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Le Concert Botanique de Jean Thoby

Le Concert des plantes de Jean THOBY, “musiniériste “aura lieu le vendredi 8 juillet à 15h. C’est une expérience unique après laquelle vous supprimerez définitivement le qualificatif “végétatif” de votre langage.

Les plantes émettent un langage musical qui nous est désormais accessible. Une technique récente consiste à capter l’électricité de surface des végétaux (la différence de polarité entre les racines et les feuilles ou fleurs). Ces variations sont transcodées en sons via des appareils spécifiques. La musique obtenue est étonnamment, harmonique et symphonique et varie en fonction de l’environnement proche.

La musique des plantes est  surprenante de beauté et d’équilibre et si, aujourd’hui elle reste mystérieuse encore, c’est  l’occasion pour chacun de nous, d’éprouver et de percevoir le mouvement mélodique exprimée par la vie sensible du monde végétal.PLantes_25 PLantes_28

Félix Monsonis et ses youplalas célestes

La résidence du corps,
C’est l’âme.Youplala il fait beau, hein?

Ô, Saints anargyres!
Saint Côme, Saint Pantaléon,
Et Saint Damien,
Vrai, ça ne coûte rien?

Si ça ne va pas mieux,
Ca ne va pas pire…

Soignez les corps,
Soignez les âmes!
Et si j’ai tort,
Je suis un âne!

Guérisseur de la peste,
Saint Charalampe,
Sur son char se campe.
Du Youplala céleste,
Tiré par douze hypocampes,
le voilà qui décampe,

Et s’envole prestement
Au firmament!

http://lepanoramiqueauvergnat.blogspot.fr/2016/06/les-youplalas-celestes.html

Le programme du festival

flyerAF-2016webLes artistes préparent la manifestation durant la semaine qui précède le Festival et seront présents  sur le parcours, pour dialoguer avec le public.

210 enfants de la Communauté de Communes de Paulhaguet se joignent aux artistes pour illustrer les thèmes de l’année. Avec les animateurs, ils conçoivent depuis janvier des arbres de papier et des jardins de rêves qui seront exposés sur le parcours.

Le groupe «Mémoire du village» de Chavaniac participe du festival sur le thème L’Arbre des Mémoires. Ce groupe s’est donné pour nom Adrienne & Eugénie, en mémoire de l’épouse de Lafayette, Adrienne de Noailles et de la dernière béate de Chavaniac, Eugénie Durif. L’exposition va présenter, Salle des Aînés, des images anciennes des paysages et des personnes entre Jax, Saint-Georges d’Aurac et Chavaniac, en continuité avec les œuvres de créations contemporaines.

Animations et spectacles
Tous les jours
Les poètes (Élisabeth Launay-Dolet, Nicole Barrière, …) vont participer de ces rencontres par des lectures à 14 h en contrepoint des conférences (Franck Watel, Jean Marc Ghitti) à 11 h.
Peinture-performance de Philippe Tallis, La Forêt nue.
Films sur la forêt (annexe Lafayette).

Vendredi 8 juillet
Les enfants seront à l’honneur et des ateliers seront organisés avec les artistes Ivan Magrin Chagnolleau, Eddy Saint Martin et Martine Guitton : ateliers pâte à papier, peintures sur tuiles et rencontres avec les arbres…
le Chant des plantes : venez entendre la sève monter dans les plantes du pépiniériste Jean Thoby à 15 h
Performances sonores et gestuelles à la tombée du jour, par Célio Paillard, Frédéric Mathevet, Ivan Magrin-Chagnolleau.frene-en-habit-de-tulipier-elisabeth-toupet-ivan-magrin-chagnolleau

Samedi 9 juillet
Une conférencière du Pays d’art et d’histoire commentera les œuvres en dialogue avec les artistes sur le parcours à partir de 14 h.
Performances sonores et gestuelles à la tombée du jour, par Célio Paillard, Frédéric Mathevet, Ivan Magrin-Chagnolleau, Chants : Verdée.

Dimanche 10 juillet
Un tableau collectif  inspiré des Botaniques célestes, sera réalisé sur la placette devant l’église dans l’après-midi, réunissant les artistes confirmés avec les amateurs.
Récits de L’Arbre qui cache la forêt avec le conteur THian à 14 h 30.
Performance dansée Les œufs de la Forêt avec la Compagnie Chantal Colombet, à 16 h, au Conservatoire botanique.

Le plan du Festival

planweb2Le parcours des œuvres se déroule de la cour du Château  (et square de la Liberté) au Conservatoire botanique du Massif Central ; les espaces couverts sont les Garages Prévent, le Conservatoire botanique, l’annexe Lafayette. (Conservatoire), la salle des Fêtes, la salle des Aînés.

Les Arts foreztiers en langue berbère

Les-arts-forestiersDeux approximations (art de la verdure ou art forestier en dialecte kabyle des Babors) transcrites en tifinagh, le plus ancien alphabet berbère. Ces écritures nous ont été envoyées d’Algérie (Université de Sétif) pour honorer l’initiative des Arts ForeZtiers.

L'arbre du sommet du monde 1-2
Un des cèdres au sommet du Babor

Les Babors sont une région humide et boisée, située dans la partie orientale de l’Atlas algérien, dans la Petite Kabylie (Kabylie des Babors) à 70 kilomètres au nord de la ville de Sétif. Les Babors est le nom donné à deux massifs jumeaux : le Djebel Babor (2 004 mètres d’altitude) et le Tababort (1 969 mètres d’altitude).

Un parc national  de 1 700 hectares a été créé sur le Babor proprement dit. Il offre un biotope abritant de nombreuses espèces endémiques, car après la séparation Afrique-Europe, les espèces européennes se sont réfugiées dans les hauteurs des massifs maghrébins et ont évolué différemment. Les deux endémiques les plus célèbres du Babor sont le sapin de Numidie,  et, pour la faune, la Sittelle kabyle. Le parc abrite également des cèdres et des singes magot.

Un texte de Erri de Luca, traduit de l’italien par Danièle Valin.

Arbre en marche, dessin de Véro Béné
“Arbre en marche”, dessin de Véro Béné, présenté aux Arts Foreztiers 2015

“Les arbres marchent-ils ? A qui cette image est-elle venue à l’esprit ? Même si c’est invraisemblable, la réponse veut qu’elle soit sortie de la bouche d’un aveugle. Il l’était de naissance. Il connaissait les odeurs des arbres, les différents bruits de vague qu’ils font dans le vent selon la taille des feuilles. Il connaissait la consistance des troncs qu’il pouvait enlacer, et même leur ombre qui, pour un aveugle, est une caresse. Leur hauteur non, ni comment les nuages plongeaient dans leur feuillage. L’histoire peut se lire dans l’Evangile de Marc, le plus court des quatre, deuxième de la série. Le plus célèbre guérisseur de l’époque, Ieshu, de Nazareth, passait du côté de chez lui, dans la ville de Bethsaïde, district de Galilée. De ses doigts s’opéraient des guérisons, de ses bénédictions carrément de quoi manger. Un jour, de cinq petits pains et de deux poissons il était sorti de la nourriture pour cinq mille personnes, dont il resta plusieurs paniers. Un autre jour, il en avait distribué à quatre mille à partir d’aussi peu. Il en donnait plus qu’il n’était nécessaire, ainsi personne ne regrettait d’avoir recueilli la dernière portion.
Sa légende s’était répandue, expression qui n’admet pas l’incrédulité. Ieshu le Galiléen redressait les boiteux, guérissait la lèpre, donnait l’ouïe aux sourds, la parole aux muets, la vue aux aveugles. Ce n’étaient pas des prodiges considérables, comme celui du soleil arrêté dans le ciel par Josué, mais ils donnaient de la lumière à ceux qui étaient dans le noir même à midi.
A Bethsaïde, il prit l’aveugle par la main et l’emmena hors de la ville. Il cracha dans ses doigts et appliqua sa salive sur ses orbites mortes. C’était de cette salive qu’étaient pétries ses paroles nouvelles.
Il demanda à l’aveugle : «Que vois-tu ? – Je vois les hommes, des arbres qui marchent.»
Ce n’était pas la vue, tant s’en faut, mais la vision qu’il lui avait implantée. Il repassa ses doigts encore humides sur ses yeux qui venaient de s’ouvrir, pour qu’il ne passe pas pour fou après avoir été aveugle. Ieshu corrigea la dioptrie exagérée, seul cas dans sa carrière de miracle retouché, c’est-à-dire touché deux fois.
Des arbres qui marchent : cela reste la plus noble image associée à la figure humaine. Il fallait un aveugle pour la révéler. Ce fut une vision, non pas une prophétie. L’espèce humaine ne pourra parvenir à cette entente des arbres avec la Terre, le vent et les marées montées avec la Lune. Il restera un buisson qui défend ses centimètres au sol.”

Texte complet à cette adresse :
http://www.liberation.fr/planete/2015/11/16/erri-de-lucal-europe-est-une-foret-d-hommes-aux-especes-diverses_1413897

Jingyi Zhu et le Tu di Gong de Susan Lee

YinghiZhue2 YinghiZhue1 LUnknown-5‘artiste Zhu n’a pu venir aux Arts ForeZtiers cette année mais il a confié son œuvre à  Susan Lee.
Pour les Arts Foreztiers, il a réalisé une frise en papier découpé peint en noir, qui représente une série de monstres, des fées, d’animaux fantasmagoriques chinois et des esprits… Ceux ci se déploient dans le ciel de Chavaniac, en surplomb du Conservatoire botanique, avec la vue dégagée sur Paulhaguet.
Susan Lee a choisi l’arbre qui porte cette frise ; ses branches supportent la frise qui s’entrelace désormais au gré du vent.

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Pour la garder flottante, Susan a imaginé un système de contrepoids avec des formules de prières bouddhistes. Elle crée un petit autel  de dévotion au génie qui  envoie sa bénédiction sur Chavaniac , transposé du Tu di Gong chinois qui protège chaque lieu en Chine. Ce Tu di Gong bénéfique  apporte par son sourire et sa présence bienveillante la paix et la prospérité sur le pays et ses habitants. La vue enchanteresse du pays de Lafayette le remplit de joie et le vent qui secoue les branches lui apporte la douceur dont il a besoin pour envoyer à chacun des bienfaits….

À travers les enchevêtrements, retrouver les traces de flux.

La nature pour les artistes est un sujet de contemplation et l’occasion d’élaborer une pensée personnelle. Mais aujourd’hui, il faut me semble-t-il, y ajouter une réflexion sur les stratégies de résistance et de guérison.

Que pouvons-nous faire devant la perte du sens et les ravages de la financiarisation ?
Devant le danger, la nature crée ses solutions de survie.
La création artistique permet d’expérimenter certaines procédures qu’emploie la nature pour se régénérer. Elle élabore petit à petit une conscience qui ne fait pas que réfléchir la nature, elle la pénètre de l’intérieur pour la comprendre et s’en faire une force alliée.
Ma série des Fougères est une tentative de cet acabit. Cette série de fusains et de peintures est une méditation sur la création inaugurée il y a trente ans, qui continue à interroger la formation du visible et le renforcement du vivant. Cela se traduit par une revitalisation de la matière, une régénération de la forme et de l’espace.Fougères-au-soleil-titrée-Branche-de-hêtre-au-soleil-titrée-
Quand le chaos hypnotise les sens et immobilise l’esprit, rester simple. Malgré la complexité, attendre de percevoir la géométrie des choses. À travers les enchevêtrements, retrouver les traces de flux. Court-circuiter l’incompréhensible en s’installant dans le non savoir. Vivre le geste pictural, sentir la plante. Être, comprendre plutôt que représenter.
La vitalité émerge alors par la touche pulsive, le sens de la forme. La matière respire dans l’interpénétration des matériaux hétérogènes. Au hasard des rencontres, la couleur et la matière ordonnent le passage mystérieux du visible. Des multiples couches de ce chaos sensible émerge le trajet lisible et puissant de la sève.
Pour appréhender le désordre des Fougères j’utilise les fractales de Mandelbrot. La fractale est une forme complexe, qui se déploie à l’identique du tout petit au plus grand. Son arborescence passe avec aisance d’une échelle à l’autre, de la terminaison végétale à la feuille, de la branche à la plante sans autre transformation que le développement infini de l’arborescence.
Ce développement majestueux n’est-il pas la source d’une régénération infinie ?

Martine Salzmann