L’art de Denis Pérez s’inscrit dans des matières multiples (bois, pierre, plâtre, bronze… papier…) et des thématiques où l’humain et sa relation à la nature y ont une place essentielle.
« L’art pour vivre notre humanité », son œuvre nous fait percevoir et élargir notre perception du monde, tout en délicatesse et sensibilité.
Si, on lui demande combien de temps il vous faut pour réaliser une sculpture, il répond : « C’est variable, parfois 30 ans pour faire mûrir, éclore une œuvre, que le temps soit venu pour la mettre en forme. Il faut juste être réceptif à ce temps intérieur. »
« …La question de l’écologie dans le spectre de cette exposition est portée à notre attention à travers une sélection d’oeuvres, plusieurs d’entre elles concerne le thème de l’arbre qui possède une forme de variabilité génétique qui lui permet de mieux résister au changement climatique. Il nous apporte oxygène, bio-diversité, fraicheur tout en étant lui même une image de la sobriété vivant d’eau et de lumière… L’installation arbre de Denis PÉREZ qui mesure à peu près 7 mètres, s’inscrit en plein dans l’échelle de ces êtres et rappelle leur longévité, faut-il rappeler qu’un séquoia par exemple
peut vivre 3000 ans, ce qui est considérable à l’échelle de notre propre vie… On pénètre grâce à Denis PÉREZ dans la vie intime de l’arbre. Il nous dévoile ces cernes qui sont des sortes d’empreintes digitales dans une écriture de légèreté, de transparence et de grâce. Nous pouvons le voir comme s’il était possible de traverser son corps. Son installation s’achève avec le contour d’un tronc coupé qui se referme sur une opacité toute de blancheur et d’innocence, telle la figure d’un ange ou la représentation du vivant.
Ces troncs coupés provenant d’arbres multiples deviennent une sorte d’arbre unique et en quelque sorte immémorial… Denis PÉREZ qui évoque encore l’esprit de la forêt dans une technique d’enfumage et révèle ses mystères tutoyant le fabuleux dans une lumière qui est une lumière éclairante… Il interroge les secrets flottants des arbres et leurs sortilèges.
Construit comme une fresque et une parenthèse enchantée, ce sujet agrège sans cesse de nouvelles positions en débusquant les liens et les osmoses des arbres avec les forces invisibles, entre réalité et fantasmagories, dans un mystère qui résiste et en redonnant du sens au mot apparition. Les silhouettes sans gravité de Denis PÉREZ montre un homme cherchant sa place à lui dans une trajectoire angoissée par une gravitation qu’il ne maitrise plus. Il est une sorte de funambule, un sujet fragile qui oscille au grès du monde et qui n’a plus rien de l’homme de Vitruve… »
BRIGITTE OLIVIER conservatrice du Musée Baron Martin Gray










