De la broderie d’art aux arts plastiques.
A l’âge de 13 ans je découvre, au collège technique Élisa Lemonnier à Paris, le métier que je ferai toute ma vie avec enthousiasme.
Une professeure érudite et fantasque a su me transmettre le feu sacré.
Dans ce même collège, une jeune professeure de dessin m’ouvre les portes de la poésie, de l’art et de la compréhension de toutes les passions. J’ai, dès mes 17 ans, exercé mon métier dans les plus prestigieuses maisons de broderie haute couture : RÉBÉ*, Mesrine et Cécile-Henry. Pendant 3 ans j’ai travaillé chez Brocard, broderie d’ameublement. Dans cette ancestrale maison j’ai participé pour une grande part, à la restauration du lit de Marie-Antoinette à Versailles.
En 1967 je m’installe en Auvergne, avec mon mari Alain Giron, artiste-peintre et sculpteur, en tant qu’artisane. Je restaure des tapisseries et des broderies pour les monuments historiques.
Pour l’Elysée, je brode des services de table, cadeaux d’échanges pour les chefs d’état en voyage diplomatique. Pour ma contribution au rayonnement des métiers d’art en France et à l’étranger, je deviens en 1989 “Chevalier de l’ordre du mérite ».
Avant notre séparation en 1996, Alain Giron m’a entrainée dans une étroite collaboration : peinture, sculpture et broderie. Il m’a ouvert des horizons nouveaux et permis de découvrir les bonheurs de la création plastique. L’aventure de la liberté totale, découlant de la magie des rencontres avec les matériaux qui s’imposent. Dès lors, en solitaire, je poursuis mon chemin en essayant de sublimer des objets voués à disparaître. Faire se côtoyer “l’incôtoyable”, faire se rencontrer “l’irrencontrable”. Montrer ainsi que d’impossibles rencontres peuvent avoir lieu et engendrer l’harmonie. A 84 ans, voilà, au point où j’en suis.
*Un livre vient d’être publié ;
“RÉBÉ, broderies haute couture”, de Nadia Albertini.