Iziak

Iziak est une artiste sculpteur.

Au fil du temps, l’atelier est là, encore et toujours, refuge permanent à la cruauté du monde. Dans ce ventre intime, je m’abandonne et me ressource.

Au fil du temps, l’atelier se remplit… Dessins accrochés, ébauches de corps, matrices d’âmes, papiers éparpillés, grillage, fil, colle, liens … A l’abri du dehors, je dessine, je modèle, je respire. Connectée dans l’histoire à mes pairs, je cherche un sens…

Vivre, résister, donner à voir, continuer le chemin… Créer pour conjurer l’inhumanité, pour croire encore à un Demain possible… Porter l’espoir d’une nature qui nous survivra, de cris d’enfants joyeux courant dans un jardin, de corps amoureux s’étreignant à leur guise, de pensées libres, bienveillantes et partagées.

De l’atelier, je regarde le jardin, les oiseaux, le monde et la vie qui passe. J’écoute les bruits qui grondent… Ainsi, le temps se fait création, et des œuvres naissent, en écho…
Chœur de bois entremêlés, dans les racines du monde… Des oiseaux, des arbres et des hommes

Quand nos âmes humaines, nourries au berceau du monde,

traversent les forêts, les chemins, les futaies, les jardins, les taillis, sans plus entendre le bruissement des feuilles, le craquement des bois,

écoutent le son des oiseaux sans plus entendre leurs chants, leurs plaintes, leurs joies, écoutent le murmure des lianes souterraines, sans jamais ressentir leurs vibrations.

Quand d’évidence les arbres nous parlent et nous guident, que leur racines se croisent et se multiplient, accompagnant le vivant… Souches fœtales d’amour, de protection et de partage.

Quand au cœur des liens, les Maternités du monde, Nature, Territoires de vies, Géographies organiques s’étreignent, s’éteignent et disparaissent…

Brille alors l’ignorance humaine, espèce évoluée, restée sourde au langage du vivant.