Archives mensuelles : décembre 2017

Nos voeux

 “L’homme est fait, disent ils,

D’un tronc planté debout sur deux fortes racines,

Étendant vers le ciel deux branches à cinq rameaux,

À la pointe un bourgeon où l’arbre tient ses rêves…(Daniel de Bruycker, 2004)

Pour les prochaines éditions de ce dialogue de 2018,  nous parleront de l’Office National de Forêts secoué par une crise profonde, de la Guyane sylvestre et toujours, du Festival  qui se prépare pour juillet 2018 à Chavaniac-Lafayette avec nos partenaires.

Nous avons tous le droit à la beauté et à la poésie de nos forêts” (George Sand, 1855)

Que 2018, vous apporte les mille lumières de l’expérience forestière, telle que Georges Perec (1967)la pressentait : ” Tu peux être le Dieu des chiens, Dieu des chats,  dieu des pauvres, il te suffit d’une laisse, d’un peu de mou, de quelque fortune, mais tu ne seras jamais maître d’un arbre.

Tu ne pourras jamais que vouloir devenir arbre à ton tour”

 

Le Français? Une Langue animale…

Nous ne résistons pas à republier un billet d’humour de Jean d’Ormesson, rédigé en 2016 et sans doute destiné à inspirer le prochain thème des Arts ForeZtiers…

“« Myope comme une Taupe», «rusé comme un Renard», «serrés comme des Sardines»…
Les termes empruntés au monde animal ne se retrouvent pas seulement dans les Fables de La Fontaine, ils sont partout.

La preuve: que vous soyez fier comme un Coq, fort comme un Boeuf, têtu comme un Âne, malin comme un Singe ou simplement un chaud Lapin, vous êtes tous, un jour ou l’autre, devenu Chèvre pour une Caille aux yeux de Biche.

Vous arrivez à votre premier rendez-vous fier comme un Paon et frais comme un Gardon et là, … pas un Chat! Vous faites le pied de Grue, vous demandant si cette Bécasse vous a réellement posé un Lapin.

Il y a Anguille sous roche et pourtant le Bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard, la tête de Linotte avec qui vous êtes copain comme Cochon, vous l’a certifié: cette Poule a du Chien, une vraie Panthère! C’est sûr, vous serez un Crapaud mort d’amour. Mais tout de même, elle vous traite comme un Chien.

Vous êtes prêt à gueuler comme un Putois quand finalement la fine Mouche arrive. Bon, vous vous dites que dix minutes de retard, il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un Canard. Sauf que la fameuse Souris, malgré son cou de Cygne et sa crinière de Lion est en fait aussi plate qu’une Limande, myope comme une Taupe, elle souffle comme un Phoque et rit comme une Baleine. Une vraie peau de Vache, quoi! Et vous, vous êtes fait comme un Rat.

Vous roulez des yeux de Merlan frit, vous êtes rouge comme une Ecrevisse, mais vous restez muet comme une Carpe. Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous sautez du Coq à l’Âne et finissez par noyer le Poisson. Vous avez le Cafard, l’envie vous prend de pleurer comme un Veau (ou de verser des larmes de Crocodile, c’est selon). Vous finissez par prendre le Taureau par les cornes et vous inventer une fièvre de Cheval qui vous permet de filer comme un Lièvre.

Ce n’est pas que vous êtes une Poule mouillée, vous ne voulez pas être le Dindon de la farce. Vous avez beau être doux comme un Agneau sous vos airs d’Ours mal léché, il ne faut pas vous prendre pour un Pigeon car vous pourriez devenir le Loup dans la bergerie.

Et puis, ça aurait servi à quoi de se regarder comme des Chiens de faïence. Après tout, revenons à nos Moutons: vous avez maintenant une faim de Loup, l’envie de dormir comme un Loir et surtout vous avez d’autres Chats à fouetter.

Texte de Jean d’Ormesson (2016)