Un monde foisonnant, où l’ancien rencontre le nouveau en harmonie

Un monde foisonnant, où l’ancien rencontre le nouveau en harmonie
Pour différentes raisons et particulièrement la désir du Conseil Général de Haute-Loire de recentrer l’année 2023 sur le thème du VÉGÉTAL, en année impaire…
Le Festival des Arts Foreztiers va se déplacer d’une année paire à une année impaire…
Nous allons donc organiser deux années de suite le Festival : 2022 et 2023, ce qui exige des prouesses d’organisation et de travail d’équipe !
Le Prochain Festival se situe donc du vendredi 21 juillet au lundi 24 inclus…
Le thème en est : PEUPLES RACINES,
avec comme toujours des conférences, des expositions, des performances des expressions artistiques et de recherche mêlées….
à bientôt !
Mail : artsforeztiers@orange.fr
Les images du Festival 2022 sont dans nos coeurs d’artistes et de passants, mais… il est parfois nécessaire de partager, pour mieux le faire connaître, des lieux, des ambiances, des oeuvres avec ceux et celles qui espèrent venir ou revenir en juillet 2023 au Festival….
Ces photographies apportent des éléments
qui seront commentés dans les jours qui viennent !
Présenter un Festival de quatre journées intenses, préparé longtemps en amont sur le site de Chavaniac-Lafayette invite à plonger dans les album de photos, à sélectionner des images, se remémorer des moments intenses et riches. C’est un grand plaisir. Voici une sélection d’images. Suivront des récits sous formes de voyages traversant des thèmes, racontant la forêt. Pour l’instant, découpons le récit en images thématiques : les œuvres, les artistes, le public, ou l’inverse le public, les œuvres, les artistes.
Déambulations collectives…
Les lieux et le public et les créateurs présents
À bientôt pour de nouvelles images…..
Surmonté par une sculpture métal d’Eddy-Jean Rémy (Ferme Saint Éloi)
La Société nationale de protection de la nature (www.snpn.fr) et l’Association pour l’histoire de la protection de la nature et de l’environnement (www.ahpne.fr), en association avec de nombreux partenaires académiques et institutionnels,
organisent un colloque universitaire international les 27-28-29 septembre 2023 à Paris à l’occasion du centenaire du « 1er Congrès international pour la protection de la nature », sous-titré « Faune et flore ; sites et monuments naturels », qui s’est tenu en 1923 à Paris.
L’intégralité de l’appel à communication est consultable en ligne :
https://www.snpn.com/appel-a-communication-colloque-international/
Le Congrès de 1923 témoigne-t-il d’un moment charnière dans l’histoire de la protection de la nature entre une phase d’éveil des dimensions nationales et internationale de ces questions jusque dans les années 1910, et une phase de première structuration et des premières réalisations des années 1910 aux années 1950 ?
En une sorte de concordance des temps entre 1923 et notre époque, il s’agit de remettre dans une perspective historique de longue durée et d’interroger les dynamiques, figures et récits, discours, pratiques et enjeux passés et actuels qui caractérisent la protection de la nature (comprise dans l’acception large et englobante de l’époque) afin d’en mesurer les permanences, mais aussi les évolutions et les points de basculement, en identifiant les différentes conceptions et manifestations de la protection de la nature, et plus largement des relations des humains avec le reste de l’écosphère.
Par l’analyse de ce moment fondateur, et de ses prémices, ainsi que de l’actualité de certains sujets abordés alors, il s’agira de retracer les origines et les fondements des différents courants de protection de la nature et de sa patrimonialisation, y compris dans l’espace colonial. L’image donnée par ce 1er congrès est celle d’une protection de la nature bien plus intégrée qu’ensuite et qu’actuellement. Il importe de restituer leur historicité et de mesurer leur médiatisation et leur postérité ainsi que celle des actions envisagées et entreprises. À l’heure de l’effondrement de la biodiversité, il sera précieux d’identifier et de questionner avec un pas de temps d’un siècle les facteurs de réussite et les facteurs de régression en matière de biodiversité.
Cet événement se donne comme principe directeur et méthodologique d’associer étroitement, autour des historiens, à la fois des chercheurs des sciences écologiques, des chercheurs des sciences humains, sociales et juridiques ainsi que des acteurs publics et privés ancrés dans les enjeux présents et dans l’opérationnalité de la protection de la nature.
Le colloque réunira des communications qui seront structurées autour de 3 axes :
– Axe 1 : Contribuer à l’histoire de la protection de la nature jusque dans les années 1950, dont le 1er Congrès représente une forme de synthèse, en s’intéressant aux origines et à l’éveil de ce mouvement et de ses diverses composantes (idées et représentations, acteurs, réalisations et pratiques).
– Axe 2 : Restituer l’histoire de l’internationalisation de la protection de la nature, jusqu’à la mise en place de l’UIPN (future UICN) en 1948 et la tenue de la Conférence scientifique des Nations Unies pour la conservation et l’utilisation des ressources naturelles (Lake Success, 1949), dont le 1er Congrès a été un jalon dont il s’agira de restituer l’éventuelle importance. Le fil historique, qui devra rester relié à 1923, pourra selon les sujets être étiré jusqu’aux années 1950 et 1960, voire éventuellement jusqu’au xxie siècle.
– Axe 3 : Analyser, sous forme d’études de cas, plusieurs problématiques de protection de la nature traitées par le congrès, en les reliant à leur actualité au XXIe siècle, en explicitant en particulier les dimensions politiques, géopolitiques, sociales, économiques et culturelles des projets scientifiques et associatifs d’action sur et pour la nature.
Les propositions de contribution doivent être adressées avant le 18 décembre 2022 à Rémi Luglia : remi.luglia@snpn.fr. Elles seront évaluées par un comité scientifique. Chaque proposition de contribution devra comporter :
– Un titre,
– Un résumé de 1 000 mots maximum en français ou en anglais, indiquant explicitement le questionnement, les sources et les articulations de la démonstration. Il est bienvenu de se référer aux 3 axes proposés.
– 5 mots-clés en français ou en anglais,
– Les coordonnées du ou des auteurs, et le cas échéant l’affiliation scientifique, en identifiant clairement le cas échéant le principal correspondant et son adresse de courriel.
Le processus de pétrification se produit quand le bois est enterré sous une couche de sédiments pendant au moins une centaine d’années, où il se conserve d’abord en raison d’un manque d’oxygène, avant qu’une eau riche en minéraux ne circule dans le sédiment et imprègne peu à peu les cellules du bois de minéraux. Ceux-ci cristallisent ensuite éventuellement, de diverses manières.
Le bois pétrifié est composé de bois fossilisé où la matière organique a, plus ou moins complètement, été remplacées par des minéraux (le plus souvent des silicates, tel le quarz etc.), tout en conservant plus ou moins complètement la structure anatomique originale du bois. On peut donc les sculpter comme la pierre où venir les admirer sur place.
De par le monde, il existe de multiples “forêts pétrifiées”, en Arizona, en Patagonie, mais aussi, en Europe, sur l’île de Lesbos. Cette forêt qui couvrait l’île, connue pour sa poétesse Sappho (VIe siècle avant JC), est issue des explosions volcaniques, il y a 20 millions d’années, et ainsi restée immortelle jusqu’à nos jours. On croirait voir un Pompéi de troncs dressés ou couchés.
Un peu partout dans l’ouest de l’île, le visiteur peut rencontrer des restes de plantes ou d’arbustes pétrifiés, mais la plus grande concentration d’arbres fossilisées se trouve dans le lieu-dit Mpali Alonia, dans le Parc de la “Forêt Pétrifiée” et dans la région d’Antissa, déclaré Parc mondial. Ici plusieurs troncs s’élèvent jusqu’à 7 mètres de hauteur, le plus imposant ayant 20 mètres et un diamètre de 2,60 mètres. Un grande partie de la forêt se prolonge vers la mer. On songe aux fragments des vers de Sappho :
“Toutes les couleurs se confondaient sur son visage…
La lune dans son plein éclairait les cieux…”
C’est un botaniste autrichien, Francis Unger qui le premier a montré de l’intérêt pour cette curiosité, en 1844. En 1988, le français Louis Lausnay parle émerveillé de “la forêt pétrifiée de la patrie de Sapho”. Un Musée de la Forêt pétrifiée a été créé en 1994 à Sigri, dans l’extrémité ouest de l’île, en vue de promouvoir son étude et sa connaissance.
La plupart des espèces appartiennent à des formes primitives des Séquoias, ainsi qu’aux ancêtres des peupliers, des lauriers, des platanes, des chênes, des palmiers et des cyprès. Le feu de la lave a protégé la structure du bois dont elle a magnifié les couleurs, rouges, vertes et jaunes. Les experts concluent que dans la région, il y dominait un climat subtropical, proche du climat de l’Asie du sud-est ou encore de l’Amérique, qui se transformait rapidement en chaud continental.
Devons nous craindre par le réchauffement climatique du retour de telles forêts ?
Le SIPOLL est une initiative de sciences participatives menée par le Museum d’Histoire naturelle et relayée sur la commune de Chavaniac-Lafayette par le Conservatoire des espaces naturels d’Auvergne. Devant le danger de destruction des abeilles largement commenté par les médias, le Muséum entend avertir de l’existence toute aussi nécessaire des pollinisateurs sauvages, quatre grandes familles discrètes qui travaillent à aider à la fécondation de 80% des plantes : hymènoptères (abeilles, bourdons, guêpes, tous dotés de deux paires d’ailes membraneuses), diptères (mouches et parmi elles les syrphes, très actives qui se déguisent parfois en guêpes par la livrée rayée afin de tromper les prédateurs), coléoptères et bien sûr les papillons.
Nous connaissons l’abeille domestique, une seule espèce qui travaille en brigade hiérarchisée et butine partout où elle se trouve le précieux nectar dont nous saurons nous régaler avec les ours. Nous avons développé une addiction à ce miel, recommandé sa valeur thérapeutique et économique, et reconnu l’abeille comme un animal “noble” avec qui il est nécessaire de collaborer. Mais que dire des franc- tireurs de cette armée, ces quelque 800 espèces d’abeilles sauvages, noires, rousses ou velues, ces individualistes qui travaillent en solitaire, nichent dans les trous et les granges, et abattent en travail spécialisé énorme ? Connaissez vous, pour exemple, l’abeille du Lierre qui s’approvisionne ainsi que sa descendance essentiellement sur le lierre qu’elle contribue à faire vivre ?
Il y eut beaucoup d’insectes aux Arts Foreztiers de cette année, sous le vocable flou du Bestiaire enchanté… Les planches entomologistes de Diane Cazelles, les forgés de Diego Martinez, les bestioles de Georges Bellut, l’aoûtat de Capri… une faune inattendue qui parle à la flore, qui fait le lien avec les Botaniques célestes de l’année 2016. Tout le monde ne rêve pas de dragons et de licornes : Dragonfly en anglais ne signifie ‘t il pas libellule ? Véro Béné attentive à la pipistrelle trouvait son écho dans les créatures apportées par la galerie Terres d’Aligre.
Il me semble qu’il faille s’interroger sur l’analogie des pollinisateurs sauvages avec les artistes, les intellectuels, les militants de l’entraide et de la créativité féconde. Pour les dénombrer, l’ampleur de la tâche est un peu vaste, mais ces insectes combattants de l’ombre qualifient les espaces où la propagande se dilue. La quantité importe peu sauf s’ils se font rares.
Naguère, le photographe visionnaire Bernard Boisson évoquait, lors des conférences des Arts ForeZtiers (en 2015 et 2016), la nécessité de préserver pour nous et en nous une “nature primordiale”, réservoir nécessaire des transformations les plus singulières. Sylvie Dallet et Eric Delassus l’écrivaient autrement lors de la publication en 2014 du collectif “Ethiques du Goût” : la formation du goût peut être l’expression d’une morale exigeante et d’une survie de la qualité.
Songeons enfin, avant de refermer cet article (mais sera t’il jamais clos, tant il concerne la création dans son entraide secrète) à cette sagesse du jardinier antique qui, parlant de ses plantes cultivées depuis des siècles explique qu’on ne réussit une greffe que sur un “sauvageon”…
Sylvie Dallet
Le Festival des Arts Foreztiers vient de clôre sa sixième aventure : une expérience artistique qui entraine dans sa ronde des créateurs artistiques différents qui logent leurs expérimentations dans les garages, la salle des Fêtes, la salle des Ainés (transformée en Cabinet de Parfumeur) et les différents espaces ouverts et fermés de la Ferme Saint Eloi, cœur du Festival.
De jeudi soir à lundi, les expositions, animations et conférences se sont déroulées de façon fluide, régulièrement relayées par la page Facebook des Arts Foreztiers. Nous revenons au site, que nos amis internationaux consultent de pair avec ceux des territoires. Nous allons maintenant vous raconter ces journées de travail, de création, de rencontres et de rires, à notre idée, c’est à dire de façon plurielle. Durant les quelques semaines à venir, des récits et les photographies de l’événement seront partagés, donnant de notre œuvre collective, le chatoiement de sensations que nous avons ressenties.
Lectures de campagne, de bureau ou de plage, l’été sera foreztier. Ce petit lézard qui explore une sculpture de chauve-souris, perché sur un billon de pin, s’est faufilé le dernier jour dans la salle des Fêtes, pour nous signifier que, comme chaque année, la fête était finie. Bizarre ce lézard qui revient symboliquement ponctuer de sa présence chaque année…
A bientôt de ces écritures sensibles et réfléchies ! La pluie a largement épargné le festival atypique, conçu par les artistes et les chercheurs, signalé par le magazine Artension (numéro de juillet) parmi les 19 plus étonnants festivals de plein air de l’été 2018. Un avis qui nous a galvanisés, donnant à chacun l’occasion de donner le meilleur de ses créations, en harmonie avec les œuvres voisines.
Céline Mounier rencontre Diane Cazelles, journaliste (photographie et écriture), peintre, organisatrice de résidences d’artistes, passionnée d’Auvergne et d’Afrique, respectueuse des libertés créatrices que la belle mémoire entraîne…
“Après rapides échanges de mails, nous nous sommes donné rendez-vous par téléphone un matin. Nous avons chacune volé du temps, une demi-heure pas plus, toutes les deux affairées dans nos travaux du moment et nos contingences. Diane me parle d’emblée de la Résidence Artistique au Château de Saint-Ilpize, un laboratoire de créations pluridisciplinaires et de rencontres. Très vite et en donnant envie de le découvrir sans tarder, en patientant jusqu’en août quand même. Je lui demande une webographie pour me plonger dans ses travaux, les découvrir, cheminer dans un parcours tissé de paysage, de personnes et d’un haut-lieu en particulier, Saint-Ilpize. Saint-Ilpize, je prends plaisir à répéter encore ce nom, ça y est, j’ai découvert le lieu, par la seule magie du web pour l’heure, pas encore avec mon corps. Nous poursuivons notre conversation dans un café de bon matin toujours, l’air parisien est mi-pollué, mi-tropical.
Céline Mounier : Diane, peux-tu nous dire quelques mots de cette résidence, qui se tiendra du 6 au 12 août prochain à St Ilpize?
Diane Cazelles : Oui, il est un lieu haut perché et volcanique en Auvergne. La Résidence a lieu dans la chapelle du château, en fait sur le site du château. J’aime ce lieu. J’aime investir des hauts-lieux. Le patrimoine, c’est important pour moi et l’art ravive l’histoire. J’ai un jour investi le Cloître de Lavaudieu dont un Christ est pour une partie de lui à Paris, pour l’autre à New-York. Il y avait une histoire tragique à raconter dans ce lieu. Pour revenir au château de Saint-Ilpize, le voici, ici peint par mon meilleur ami et artiste Pierre Faucher, décédé en 2016.
Le principe de la Résidence est le suivant : les artistes arrivent, se mettent à l’ouvrage, créent ensemble et le dernier jour, la création est là. Voici le thème de cette année : “Bal des Grotesques ! Danses païennes et contemporaines, la mythologie recomposée et les rites perpétués”. Le dernier jour est dernier et vernissage.
CM : Quand je lis le titre de cette année, le Bal des Grotesques, je comprends que le sujet, c’est la danse de l’Histoire…
DC : Les danses donnent à penser le monde. La danse avec les autres arts, et on ne sait pas dire à l’avance si c’est elle qui mènera la danse. D’ailleurs, il n’en est pas question. Les artistes mèneront la danse. Les créations se font au rythme des visiteurs et de leurs pas et arrêts, et qui qui sait si cela n’imprimera pas le rythme de la danse. Et qui sait s’il y aura de la danse d’ailleurs ! L’événement fonctionne comme un laboratoire de création. Tu sais, je suis aussi très intéressée par les squats. J’ai écrit Made in banlieue, je te le prêterais à l’occasion, on retrouve quelque chose de l’esprit des squats à Saint-Ilpize. L’année dernière, il y a eu Eddy, il y a eu Gaëlle, et tous les autres, il y a nos histoires, la mienne de journaliste en Afrique par exemple, qui croisent les Histoires, celle de la Vierge Noire par exemple. Qui sait quel Bal nous produirons cette année ? Nul ne sait.
CM : Quel est ton rôle dans l’aventure de Saint-Ilpize ? Tu noteras que je prends plaisir à prononcer ce nom à lui seul enchanteur !
DC : J’ai initié la résidence en 2014. C’était au départ comme un défi d’une volonté d’amis. Je l’ai conçu comme un laboratoire d’emblée où nous partageons ensemble nos envies créatives. On retrouve cet esprit au festival des Arts Foreztiers.
CM : Je peux voir tes peintures ?
DC : Tiens, je t’en envoie et tu choisis. Les bois m’inspirent. Les personnes m’inspirent.
CM : Je choisis celles-ci !
CM : En 2017, le thème était La Bête du Gévaudan, https://lesartsforeztiers.eu/les-artistes-et-la-bete/ , veux-tu nous en parler ?
DC : C’était la première fois depuis 2014 qu’un thème était proposé. Le Gévaudan célébrait le 250ème anniversaire de la mort de la bête. Il y a de la peur et des fantasmes, de l’animalité et de l’humanité dans cette histoire. Elle a fait couler beaucoup d’encre. C’est une histoire incroyable qui n’est toujours pas résolue.
CM : J’ai lu cet article dans La Montagne https://www.lamontagne.fr/brioude/loisirs/art-litterature/2017/08/10/la-petite-chapelle-du-chateau-accueille-une-dizaine-de-createurs-jusqua-dimanche_12512386.html
DC : Oui, Franck Watel et Eddy Saint-Martin s’affairaient à finaliser leur “piège à bête”, une installation où artistes et visiteurs étaient invités à rejouer la mort de la Bête devant une caméra.
CM : Puis, à Brioude, les artistes se sont réunis, regarde, j’ai mes sources : https://lesartsforeztiers.eu/la-bete-du-gevaudan-suite-et-fin/, et, à nouveau, il était possible d’écouter la musique de Liam Morrissey. Te souviens-tu de quel morceau il jouait ce jour-là ?
DC : Avec Pascal, Liam a composé ce morceau. De l’improvisation… à Bach, Liam va avec son violoncelle et joue librement. Surprenant et magnifique !
CM : La bête du Gévaudan reviendra-t’elle au Bestiaire enchanté en juillet ?
DC : Je ne crois pas. Ce qui sera important pour moi à Chavaniac, ce sera la forêt. Je pense que je vais travailler sur l’éphémère. L’éphémère pour dire la fragilité de toutes les bestioles. Je souhaite être dans la forêt. La forêt est mon refuge. Elle m’appelle. Je souhaite l’investir à Chavaniac sur l’éphémère pour dire quelque chose du monde comme il va.
CM : En somme, avec l’éphémère, tu nous parles de résistance.
DC : Oui. Avoir l’ambition de sauver le monde tue, mais travailler, ça suffit pour sauver son monde. Ce n’est pas lui qui dira le contraire dans sa danse mi – païenne des terres volcaniques, mi-africaine.”
Difficile de résumer cette intersection mystérieuse qui a conjugué à la fois la mise en scène d’un premier Bestiaire, en avant première des oeuvres des Arts Foreztiers 2018 et l’imaginaire des plantes et de leurs expressions poétiques, les fleurs.
Deux rendez-vous conjugués : la Fête des Plantes à Chavaniac Lafayette, les deux et trois juin, avec ouverture exceptionnelle de l’écurie (dite grange Bonaventure, cf. https://www.helloasso.com/associations/les-arts-foreztiers) et le séminaire Imaginaire des fleurs ou se sont retrouvés le 6 juin, quelques partenaires foreztiers : Ziqi Peng (responsable du concours Chine), Weixuan Li (peintre), les parfumeurs Eva Chicoutel et Morgan Dhorme (Chidho) avec Céline Mounier et Sylvie Dallet, régulièrement aux manoeuvres sur le facebook dédié aux Arts ForeZtiers.
La visite de l’écurie Bonaventure rassemblait les oeuvres de sept peintres et des sculpteurs, soit 1/8 des artistes qui seront présents cet été.
Ermeline Dodici exposait dans la salle “mémoire du village” (Adrienne et Eugénie) des aquarelles de fleurs et des paysages (huiles) de la région, accrochées sur les brandes de bruyère, face aux photographies anciennes.
Véro Béné avait apporté deux grandes oeuvres sur kraft, carton et toile (Le cerf feuillu et les chevaux de la nuit, bien présentés sur Facebook), Sylvie Dallet avait disposé quelques peintures récentes (sur papier laurier Lamali et sur papier Moulin Richard de bas) , Suzy Tchang exposait son somptueux Coeur de fleurs, une oeuvre sur papier marouflé des Arts ForeZtiers 2013, naguère présentée dans l’église et Eddy Saint-Martin accrochait deux oeuvres mixtes(collage, peinture et tissu). Eddy avait, par ailleurs, réalisé à partir d’un drap de lin des années précédentes, un immense assemblage de tissus et de formes peintes de trois mètres de hauteur, qui annonçait la manifestation à venir. Les bénévoles ont hissé cette oeuvre sur la façade Bonaventure, en la Ferme St Eloi, épicentre du festival.
Pour la sculpture, les racines d’Alexandra Lesage (dont une racine de rosier, étrange totem …) le lézard du forgeron haïtien Jean Éddy Rémy et quatre oeuvres du sculpteur métal, Diego Martinez : deux hérons, un papillon, un aigle et une extraordinaire chauve-souris que Diego Martinez a fixé pour la photographie à une poutre de l’écurie, devant les râteliers à foin.