Le Bestiaire enchanté, une autre façon de raconter les histoires…

Un projet sensationnel, porté par la Galerie terres d’Aligre, partenaire du Festival.
Arts du feu et livres d’art… un nouvel  et intrigant récit du bestiaire enchanté : vingt neuf animaux crées, quinze céramistes sollicités, une galeriste inspirée à l’orchestre,  sur le le livret éponyme de Maurice Genevoix.

Nous sommes allées,  Céline Mounier et Sylvie Dallet, à la rencontre de Myriam Bürgi qui nous a reçues fort chaleureusement. Tout est beau dans ce lieu. Nous nous sentions bien dans la galerie cette fin d’après-midi-là. Nous échangions sur le métier de libraire d’art/galeriste, que nous comparions à celui de metteur en scène, en citant Ariane Mnouchkine. Nous discutions du Bestiaire enchanté de Maurice Genevoix, nous en commencions lecture, nous avions envie de lire à voix haute, l’écriture est de haute tenue et à la lecture, on vit la nature, on se meut en elle, et dans les souvenirs de l’auteur. Depuis cette rencontre, Myriam Bürgi nous a fait le cadeau de sa plume, par le récit que voici.

“La galerie terres d’Aligre (Paris 75012) dédiée à la céramique contemporaine a été créée en 2008 par Philippe Albizzati et Myriam Bürgi, altiligériens d’adoption depuis 1978.

En découvrant le thème de l’édition 2018 du festival : Bestiaire enchanté, une autre façon de raconter les histoires… notre projet de simple visite s’est mué en projet de présentation de sculptures animalières car notre expérience en la matière nous a convaincu, aux sourires qui fleurissent sur les lèvres des visiteurs, que le bestiaire est par essence enchanteur. Une exposition sur le thème du bestiaire est une promesse de bonheur partagé et ce thème a résonné pour nous comme une invitation à rejoindre le festival.

Passé ce premier moment d’enthousiasme, il fallait resserrer le champ, fixer un cadre, avoir un fil conducteur… Bestiaire enchanté, bien mais quels animaux ? Familiers, méconnus, symboliques, sauvages, européens, exotiques, utiles, nuisibles, petits, grands, qui attirent la sympathie, le rire, la peur, héros de fables, de contes … ?

Pianoter bestiaire enchanté sur le net, découvrir le livre éponyme de Maurice Genevoix (1890 – 1980) et adopter sans réserve son choix éclectique de 29 animaux : l’abeille, l’alose, l’anguille, l’autruche, l’aoûtat, le barbeau, le chevesne, la carpe, le chimpanzé, le chat, le chien, la chouette, la coccinelle, l’écureuil, l’élan, l’éphémère, l’escargot, la grenouille et ses têtards, le grèbe, la libellule, le loir, le loriot, le loup, la marmotte, la mésange, le serpent, la pipistrelle, l’oie sauvage et le mouflon.

Les nouvelles, une pour chaque animal, racontent et entrelacent souvenirs, leçons de savoir-vivre, stratégies de pêche, rencontres… le narrateur est tour à tour contemplatif, chasseur, homme de la brousse, philosophe, villageois, enfant, grand-père… une autre façon de raconter les histoires.

Le livre de Maurice Genevoix, Bestiaire enchanté, est épuisé depuis longtemps. L’éditeur n’a plus de contact avec les ayant droits. Plusieurs solutions : le livre d’occasion chez les bouquinistes réels ou en ligne, la bibliothèque municipale ou celle de votre grand-mère, les vide-greniers…

Narration enchanteresse : l’audace de la nouvelle sur l’aoûtat, la description de la vie d’autrefois, une fine observation de la nature, la magie des têtards, la rencontre tendre avec l’écureuil, la chasse et la pêche que Maurice Genevoix pratique à l’occasion, mais aussi les méfaits du consumérisme, son horreur du carnage des cuisses de grenouilles…

Son style, poétique et raisonnable, a un effet apaisé, apaisant. De l’avis de plusieurs lecteurs, pour en goûter toute la richesse et la saveur : lire une à trois nouvelles à la suite, pas plus.

Céramiques animalières, à quels céramistes demander de contribuer ? Pendant les semaines qui ont suivies notre proposition de participer et l’accord des organisateurs du festival, au fil de nos rencontres ou de façon plus déterminée vis-à-vis de céramistes animaliers avec qui nous avions déjà travaillé nous nous sommes appliqués à faire naître des désirs d’aoûtat et de mouflon, de têtard et de marmotte… Nous avons aussi recruté des sculptures « déjà là » de chien, de loriot… 

Les céramistes se sont exprimés en sculpture ou en dessin (sur assiettes, plats, coupes et carreaux), en collant à la réalité ou en s’en affranchissant, en grès ou en porcelaine, terre émaillée ou terre brute, cuisson au bois ou au gaz, à l’échelle qui est la leur… en choisissant dans le bestiaire de Maurice Genevoix un animal ou plusieurs, en une pièce unique ou en plusieurs déclinaisons, avec un seul animal ou en groupe, présentant l’animal seul ou mis en scène…

Chaque céramiste a été libre d’investir les animaux de son choix pour peu qu’ils appartiennent au Bestiaire enchanté de Maurice Genevoix.

Quinze céramistes participent : Cécile Aurejac, Evelyne Boinot, Capri, Pablo Castillo, Nicole Crestou, Jean-Jacques Dubernard, Fany G, Emilie Gavet, Joëlle Gervais, Marie-Eve Ginhoux, Marie-Pierre Lamy, Cécile Meunier, Martine Nonnenmacher, Simone Perrotte, Elodie Lesigne.

“la chouette” par Emilie Gavet

Elles et ils sont d’Auvergne ou de plus loin, seront présents ou nous auront confié leurs pièces.

Lorsque plusieurs céramistes participent à une même exposition, c’est l’occasion pour le public de découvrir dans le même espace-temps l’incroyable diversité de la création céramique. Diversité des imaginaires, des univers esthétiques auquel chacun se réfère, des techniques et procédés utilisés qui génèrent à l’infini des variations de texture, de couleurs, de matité…

L’installation aura, elle aussi, son rôle à jouer.

Enfin, vous viendrez, vous verrez et vous exprimerez !”

 

 

 

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