Le processus de pétrification se produit quand le bois est enterré sous une couche de sédiments pendant au moins une centaine d’années, où il se conserve d’abord en raison d’un manque d’oxygène, avant qu’une eau riche en minéraux ne circule dans le sédiment et imprègne peu à peu les cellules du bois de minéraux. Ceux-ci cristallisent ensuite éventuellement, de diverses manières.
Le bois pétrifié est composé de bois fossilisé où la matière organique a, plus ou moins complètement, été remplacées par des minéraux (le plus souvent des silicates, tel le quarz etc.), tout en conservant plus ou moins complètement la structure anatomique originale du bois. On peut donc les sculpter comme la pierre où venir les admirer sur place.
De par le monde, il existe de multiples « forêts pétrifiées », en Arizona, en Patagonie, mais aussi, en Europe, sur l’île de Lesbos. Cette forêt qui couvrait l’île, connue pour sa poétesse Sappho (VIe siècle avant JC), est issue des explosions volcaniques, il y a 20 millions d’années, et ainsi restée immortelle jusqu’à nos jours. On croirait voir un Pompéi de troncs dressés ou couchés.
Un peu partout dans l’ouest de l’île, le visiteur peut rencontrer des restes de plantes ou d’arbustes pétrifiés, mais la plus grande concentration d’arbres fossilisées se trouve dans le lieu-dit Mpali Alonia, dans le Parc de la « Forêt Pétrifiée » et dans la région d’Antissa, déclaré Parc mondial. Ici plusieurs troncs s’élèvent jusqu’à 7 mètres de hauteur, le plus imposant ayant 20 mètres et un diamètre de 2,60 mètres. Un grande partie de la forêt se prolonge vers la mer. On songe aux fragments des vers de Sappho :
« Toutes les couleurs se confondaient sur son visage…
La lune dans son plein éclairait les cieux… »
C’est un botaniste autrichien, Francis Unger qui le premier a montré de l’intérêt pour cette curiosité, en 1844. En 1988, le français Louis Lausnay parle émerveillé de « la forêt pétrifiée de la patrie de Sapho ». Un Musée de la Forêt pétrifiée a été créé en 1994 à Sigri, dans l’extrémité ouest de l’île, en vue de promouvoir son étude et sa connaissance.
La plupart des espèces appartiennent à des formes primitives des Séquoias, ainsi qu’aux ancêtres des peupliers, des lauriers, des platanes, des chênes, des palmiers et des cyprès. Le feu de la lave a protégé la structure du bois dont elle a magnifié les couleurs, rouges, vertes et jaunes. Les experts concluent que dans la région, il y dominait un climat subtropical, proche du climat de l’Asie du sud-est ou encore de l’Amérique, qui se transformait rapidement en chaud continental.
Devons nous craindre par le réchauffement climatique du retour de telles forêts ?