Archives mensuelles : juin 2015

Réseaux racinaires, par Maud Boulet

Maud Boulet étudie en Master 2 d’Arts Plastiques à Rennes. Elle vient, parmi de jeunes artistes, d’être primée par un concours  « Les Artistes de demain » organisé par la Galerie Double S, associée  au Festival des Arts Foreztiers (Sylvie Dallet participe du Jury du concours) Ce concours sélectionne des oeuvres dédiées aux Quatre éléments et à la Nature, qui seront exposées en la galerie Double S  (15 rue Guénégaud, Paris) en juillet 2015.

Les dessins de Maud Boulet seront apportés et présentés au Festival des Arts Foreztiers par la Galerie Double S. Maud Boulet a crée pour le Festival un arbre  d’encre sur carte marine :

Dessinatrice de formes aquatiques et nébuleuses,  elle décrit  ainsi son travail :

« La Forme gonflée et tortueuse flotte comme une racine tirée de la terre.

Elle est issue de la rugosité de la nature végétale ;

écorce, tronc noueux, réseaux racinaires. »

L’Arbre en nous a parlé

Le poète et romancier François Cheng,  de l’Académie française a écrit, en 1998, ces mots éblouissants :

« Nous n’y pouvons rien /L’arbre en nous a parlé. »

La tradition juive et chrétienne accorde une place de choix aux arbres, par leur réalité même (la Bible mentionne une soixantaine d’espèces ligneuses), tant par les analogies spirituelles : bois du sacrifice et de la construction, ils sont toujours arbres de vie et des pourvoyeurs inlassables de cadeaux pour les humains. Un des Psaumes de la Bible dit ceci : Le juste poussera comme le palmier, il grandira comme le cèdre du Liban. Saint Bernard (1090-1153) est, avec Saint François d’Assise (1181-1226), régulièrement cité dans le Moyen Âge chrétien pour son attention aux arbres :

« Crois-en mon expérience : tu trouveras quelque chose de plus dans les bois que dans les livres. Les arbres et les rochers t’enseigneront ce que tu ne pourrais apprendre des plus grands maîtres ».

Au tournant du XXIème siècle, le Pape Jean-Paul II rappelle aux pélerins de Noël les bienfaits des arbres en ces termes : « Déjà, dans mon pays, j’aimais beaucoup les arbres. Lorsqu’on les regarde, ils se mettent en un certain sens à parler. Un poète considère les arbres comme des prédicateurs portant un message profond : Ils ne prêchent pas des doctrines et des recettes, mais annoncent la loi fondamentale de la vie. A travers la floraison du printemps, la maturité de l’été, les fruits de l’automne et le déclin de l’hiver, l’arbre raconte le mystère de la vie. C’est pourquoi les hommes, depuis les temps anciens, ont adopté l’image de l’arbre pour réfléchir sur les questions principales de la vie. (…)

« Comme les arbres, les hommes aussi ont besoin de racines profondément ancrées dans la terre. Seul celui qui est enraciné dans la terre fertile possède la stabilité. Il peut s’élever vers le haut pour accueillir la lumière du soleil et peut, dans le même temps, résister aux vents autour de lui. Mais celui qui croit pouvoir vivre sans fondement vit une existence incertaine qui ressemble à des racines sans terre (…) L’Apôtre Paul nous donne un bon conseil : Comme les arbres qui ont en Lui ses racines, appuyez-vous sur votre foi telle qu’on vous l’a enseignée. (…)  Recevez comme don le message de l’arbre, tel que l’a exprimé le Psalmiste :

Heureux l’homme […] qui se plaît dans la loi du Seigneur [et] murmure sa loi jour et nuit ! Il est comme un arbre planté auprès des cours d’eau ; celui-là portera fruit en son temps et jamais son feuillage ne sèche ; tout ce qu’il fait réussit.  »

Arbres et Anabase

Le poète mauricien  Khal Torabully, compose sous ce titre un recueil de poèmes après un intense séjour en Guadeloupe. Ses poèmes sont des hymnes aux arbres caraïbes, dont ce   lamantin, « arbre dont les pieds/ chassent l’empreinte du soleil/et les murmures de la vie.. ». il rejoint par ses évocations brûlantes le souffle  du romancier Stephen Alexis et ses magnifiques « arbres musiciens »…

« Chêne dans une terre
olivier dans le désert,
banyan dans la poussière,
les noms que tu me donnes
ressemblent à une dévotion
venue de la rencontre
entre toi et la naissance du monde« 

L’arbre d’or

Du hameau d’Aubaron ( Fix-Saint-Geneys – Haute Loire), le compositeur Dominique Reynier nous envoie cette chanson… tandis que de Pébrac (Haute-Loire, Atelier du Panoramique auvergnat),  Anne- Marie Wauquier nous adresse son arbre aux monts du Dévès…

La vitre est sale /Larmes salées
De solitude / Le ciel se voile
Aux cils bleutés/  De lassitude

Refrain :  Ris le temps et chante l’heure /Pour l’arbre d’or que plie le vent

Aux rideaux blancs / Le chant des ans
Mêle des rides / Lève le pan
D’un geste lent / Trouve le vide

Refrain :   Ris le temps et chante l’heure / Pour l’arbre d’or que plie le vent

Nuages gris/ Hors de la tête
Déchire le pli/ De ta fenêtre
Au ciel à mis/ Un peu de fête
Un oiseau crie/ Ton cœur s’arrête

Refrain : Ris le temps et chante l’heure / Pour l’arbre d’or que plie le vent


Aubaron aux framboisiers (Photo Sylvie Dallet)