Archives annuelles : 2017

Nos voeux

 « L’homme est fait, disent ils,

D’un tronc planté debout sur deux fortes racines,

Étendant vers le ciel deux branches à cinq rameaux,

À la pointe un bourgeon où l’arbre tient ses rêves« …(Daniel de Bruycker, 2004)

Pour les prochaines éditions de ce dialogue de 2018,  nous parleront de l’Office National de Forêts secoué par une crise profonde, de la Guyane sylvestre et toujours, du Festival  qui se prépare pour juillet 2018 à Chavaniac-Lafayette avec nos partenaires.

« Nous avons tous le droit à la beauté et à la poésie de nos forêts » (George Sand, 1855)

Que 2018, vous apporte les mille lumières de l’expérience forestière, telle que Georges Perec (1967)la pressentait :  » Tu peux être le Dieu des chiens, Dieu des chats,  dieu des pauvres, il te suffit d’une laisse, d’un peu de mou, de quelque fortune, mais tu ne seras jamais maître d’un arbre.

Tu ne pourras jamais que vouloir devenir arbre à ton tour »

 

Le Français? Une Langue animale…

Nous ne résistons pas à republier un billet d’humour de Jean d’Ormesson, rédigé en 2016 et sans doute destiné à inspirer le prochain thème des Arts ForeZtiers…

« « Myope comme une Taupe», «rusé comme un Renard», «serrés comme des Sardines»…
Les termes empruntés au monde animal ne se retrouvent pas seulement dans les Fables de La Fontaine, ils sont partout.

La preuve: que vous soyez fier comme un Coq, fort comme un Boeuf, têtu comme un Âne, malin comme un Singe ou simplement un chaud Lapin, vous êtes tous, un jour ou l’autre, devenu Chèvre pour une Caille aux yeux de Biche.

Vous arrivez à votre premier rendez-vous fier comme un Paon et frais comme un Gardon et là, … pas un Chat! Vous faites le pied de Grue, vous demandant si cette Bécasse vous a réellement posé un Lapin.

Il y a Anguille sous roche et pourtant le Bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard, la tête de Linotte avec qui vous êtes copain comme Cochon, vous l’a certifié: cette Poule a du Chien, une vraie Panthère! C’est sûr, vous serez un Crapaud mort d’amour. Mais tout de même, elle vous traite comme un Chien.

Vous êtes prêt à gueuler comme un Putois quand finalement la fine Mouche arrive. Bon, vous vous dites que dix minutes de retard, il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un Canard. Sauf que la fameuse Souris, malgré son cou de Cygne et sa crinière de Lion est en fait aussi plate qu’une Limande, myope comme une Taupe, elle souffle comme un Phoque et rit comme une Baleine. Une vraie peau de Vache, quoi! Et vous, vous êtes fait comme un Rat.

Vous roulez des yeux de Merlan frit, vous êtes rouge comme une Ecrevisse, mais vous restez muet comme une Carpe. Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous sautez du Coq à l’Âne et finissez par noyer le Poisson. Vous avez le Cafard, l’envie vous prend de pleurer comme un Veau (ou de verser des larmes de Crocodile, c’est selon). Vous finissez par prendre le Taureau par les cornes et vous inventer une fièvre de Cheval qui vous permet de filer comme un Lièvre.

Ce n’est pas que vous êtes une Poule mouillée, vous ne voulez pas être le Dindon de la farce. Vous avez beau être doux comme un Agneau sous vos airs d’Ours mal léché, il ne faut pas vous prendre pour un Pigeon car vous pourriez devenir le Loup dans la bergerie.

Et puis, ça aurait servi à quoi de se regarder comme des Chiens de faïence. Après tout, revenons à nos Moutons: vous avez maintenant une faim de Loup, l’envie de dormir comme un Loir et surtout vous avez d’autres Chats à fouetter.

Texte de Jean d’Ormesson (2016)

Lettre aux amitiés internationales

Monet peint par Sisley en la forêt de Fontainebleau

Cela fait longtemps que nous y songions.

Mais nous avons attendu cette veille de 2018, pour préparer notre sixième édition.
Le Festival des Arts ForeZtiers, blotti dans le village symbolique de Chavaniac, lieu de naissance du général Lafayette, humaniste, physiocrate et héros de trois révolutions libertaires (une américaine et deux françaises) programme depuis sa création, des artistes internationaux inspirés, issus de l’Espagne, de l’Italie, de la Lettonie, de l’Australie, de la Chine, de Taiwan, d’Haïti, de Belgique, du Maroc… Nous continuons à correspondre, dans la communauté de nos expressions joyeusement différentes.

Depuis la création du site des Arts ForeZtiers, des yeux attentifs visionnent les images et les textes proposés par l’équipe des Arts ForeZtiers, avec une grande régularité de consultation. Nous sommes très heureux de cette familiarité internationale qui s’est installée au fil des années. Vous n’êtes pas tous des robots venus nous vendre des produits industriels !

Nous sommes, nous aussi, curieux de vous connaître, de vous entendre, de vous lire, peut être de comprendre votre amour pour les forêts… Nous espérons que notre thème de 2018, Bestiaire enchanté, saura vous inspirer des expressions  et réponds poétiques, comme les petites lumières obstinées des lucioles.

Cette farandole de lecteurs inconnus, venus du monde entier, est porteuse d’un imaginaire secret, coloré d’images, de sons et de récits :

« Dragon » tissages Elisabeth Toupet (Lyon 2017)

Allemagne, Algérie, Angola, Australie, Autriche, Belgique, Bénin, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Canada, Chine, Congo, Corée du sud, Côte- d’Ivoire, Espagne, Estonie, États-Unis, Grèce, Gabon, Guadeloupe, Haïti, Japon, Inde, Irlande, Italie, Lettonie, Liban, Luxembourg, Maroc, Martinique, Mexique, Nouvelle-Calédonie, Pays-Bas, Pérou, Portugal, Pologne, Polynésie française, Réunion, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Sénégal, Singapour, St Martin, Slovaquie, Suède, Suisse, Tchéquie, Thaïlande, Tunisie, Turquie, Uruguay et Vietnam…

N’hésitez pas à nous parler, nous soutenir, échanger des idées, des récits et nous parler d’œuvres qui vous tiennent à cœur… l’art, l’humour et la vie collaborent à des rencontres indispensables à la création. Le Festival est une oeuvre vivante qui évolue à chaque session, semblable au lézard dont il a pris l’emblème. 

Le Festival des Arts ForeZtiers, naguère produit par l’Institut Charles Cros http://www.institut-charles-cros.eu/, s’est défini depuis octobre 2017 en association loi 1901, avec des partenariats autonomes. L’Institut Charles Cros lui reste lié comme membre fondateur, mécène et partenaire de recherche.

À bientôt de vous lire

Sylvie Dallet (pour l’équipe des ForeZtiers)

Céramique Cécile Auréjac, peinture Diane Cazelles (Brioude 2017)

La liste des artistes chercheurs et partenaires est toujours consultable sur le site de l’Institut Charles Cros, sur ce lien  : http://www.institut-charles-cros.eu/?page_id=14

 

École Buissonnière, un poème de Charles Cros

 Naguère le poète Charles Cros (1842-1888) écrivit une charmante ÉCOLE BUISSONNIÈRE, toute inspirée par les saisons. Sa chanson des buissons, légère et grave comme la vie du poète,  laisse transpercer, en son langage des fleurs, la mélancolie des insoumis.

Ma pensée est une églantine
Éclose trop tôt en avril,
Moqueuse au moucheron subtil
Ma pensée est une églantine ;
Si parfois tremble son pistil
Sa corolle s’ouvre mutine.
Ma pensée est une églantine
Éclose trop tôt en avril.

Ma pensée est comme un chardon
Piquant sous les fleurs violettes,
Un peu rude au doux abandon
Ma pensée est comme un chardon ;
Tu viens le visiter, bourdon ?
Ma fleur plaît à beaucoup de bêtes.
Ma pensée est comme un chardon
Piquant sous les fleurs violettes.

Ma pensée est une insensée
Qui s’égare dans les roseaux
Aux chants des eaux et des oiseaux,
Ma pensée est une insensée.
Les roseaux font de verts réseaux,
Lotus sans tige sur les eaux
Ma pensée est une insensée
Qui s’égare dans les roseaux.

Ma pensée est l’âcre poison

Qu’on boit à la dernière fête

Couleur, parfum et trahison,
Ma pensée est l’âcre poison,
Fleur frêle, pourprée et coquette
Qu’on trouve à l’arrière-saison
Ma pensée est l’âcre poison
Qu’on boit à la dernière fête.

Ma pensée est un perce-neige
Qui pousse et rit malgré le froid
Sans souci d’heure ni d’endroit
Ma pensée est un perce-neige.
Si son terrain est bien étroit
La feuille morte le protège,
Ma pensée est un perce-neige
Qui pousse et rit malgré le froid.

 

Oeuvres : Sophie Thibaudat-Babouin et Danielle Boisselier (festival des Arts ForeZtiers 2016).

Le Cerf en son automne

 

le cerf, roi de la forêt, peint par Rosa Bonheur (1875)

L’automne  embrumée rassemble cerfs, daims et chevreuils, dans des courses de séduction et de chasse que les poètes ont célébrées. Le Cerf est un animal imprévisible et compliqué, symbole d’une forêt éternelle. Médiateur entre le ciel et la terre, il broute entre les racines d’Yggdrasil, l’arbre du milieu du monde de la mythologie nordique. Chevreuils et daims l’accompagnent, non loin de l’écureuil et du loup. Au XIXème siècle, Rosa Bonheur l’a peint de multiples façons, seul, avec la harde, en hiver, à l’automne. La forêt de Fontainebleau résonne encore de son empreinte, de ses brames et des chasses à courre.

Le cerf représente le mystère forestier, de la ramure aux racines.

Les représentants (Gloria Friedmann, 1992, FRAC Lorraine)
le roi-cerf ( oeuvre raku Cécile Aurejac, présentée au Festival des Arts Foreztiers en 2016)

Cette image se poursuit outre-mer au travers du film d’animation japonais, Princesse Mononoké, crée par le Studdio Ghibli et Miyazaki. Dans cette magnifique fresque sylvestre, un  cerf d’or incarne le fragile et authentique esprit de la forêt, accompagné de loups et de sangliers.

L’esprit cerf  du film de Miyazaki

À l’affût de ces récits, quelques images de présences légères ou violentes… Biche ô ma biche… est un chanson plus douce que les images de Bambi n’évoquent des tourments de la mère du faon. Le cerf mène de rudes combats pour une biche avant de l’abandonner, tandis que le bel Actéon métamorphosé par le courroux de Diane chasseresse pour l’avoir regardée se baigner, périt sous les crocs de ses chiens.

Sur le bitume de l’université de Nanterre, des cerfs bleus, peints au pochoir, mènent à la Ferme du Bonheur…

Cerf peint sur la chaussée de l’université de Paris X Nanterre (photo Dallet)

En 1946, Colette  toujours fascinée par le monde animal, écrivait dans l’Étoile Vesper ces lignes :

« Pour le seul printemps, nous devenons pareils à l’oiseau sous l’auvent de tuile, au cerf lorsqu’une certaine nuit il respire, dans la forêt d’hiver, l’inopiné brouillard que tiédit l’approche du temps nouveau ».

 

DU 20 au 22 juillet 2018, le Festival des Arts ForeZtiers renait sur le thème du Bestiaire enchanté...

 

 

Sculpter un imaginaire forestier en Estonie

 Pays du grand silence et des forêts de bord de mer,  l’Estonie, petit pays de la Baltique, encourage des sculptures naturelles et humaines.
Les paysages offrent des formes calmes, que les sculptures contrastent entre dragons, trolls et apparitions chamaniques.  La plupart des habitants de ce pays, par ailleurs  ultraconnecté, croient encore aux fées et autres créatures fantastiques.

la Bête du Gévaudan : artistes en visite à Brioude

L’exposition collective de la chapelle castrale de ST Ilpize s’est déroulée sur une journée, le 13 août. En septembre 2017, la Chapelle de la Visitation de Brioude  (Haute-Loire) accueille les oeuvres des dix artistes : Désiré Amani, Cécile Auréjac, Diane Cazelles, Sylvie Dallet, Pascal Miallier, Liam Morrissey, Jules Niamien, Gaëlle Redon, Eddy Saint-Martin, Franck Watel. Ces dix artistes présentent à la Chapelle de la Visitation les œuvres produites lors de la 4e édition de la Résidence artistique au Château de Saint-Ilpize.

présentation Diane Cazelles

Dates  de la Visitation:

  • 15-16-17 septembre 2017 (Journées du Patrimoine)
  • 22-23-24 septembre 2017
  • 29-30 septembre et 1er octobre 2017

Visite libre de l’exposition

Vendredi : 14h-18h –-Samedi  : 10h-18h –Dimanche : 14h-18h

 Programme des événements autour de l’exposition

Samedi 16 septembre

  • De 14h à 16h : Participation interactive du public pour le film retraçant l’ultime rencontre entre le chasseur Jean Chastel et la Bête du Gévaudan : « Faites la bête comme vous êtes ». Accompagnement sonore par Pascal Miallier (violon) et Liam Morrissey (violoncelle)
  • 16h : Vernissage

    performance Désiré Amani
  • 16h30 : Présentation de l’exposition, de la Résidence et des artistes participants, par Diane Cazelles
  • 16h45 : Performance d’ouverture de Désiré Amani avec intervention du public dans « La mort de la Bête du Gévaudan et la libération du peuple », accompagnée de la création électro-musicale de Liam Morrissey au violoncelle
  • 17h15 : Collaboration musicale de Pascal Miallier (violon) et de Liam Morrissey (violoncelle). Rencontre avec les 10 artistes

    violoncelle Liam Morrissey, peintures Pascal Miallier
  •  Dimanche 17 septembre
  • De 14h à 16h : Participation interactive du public pour le film retraçant l’ultime rencontre entre le chasseur Jean Chastel et la Bête du Gévaudan : « Faites la bête comme vous êtes »

Samedi 23 septembre

  • De 10h à 12h : Atelier pédagogique pour les enfants (à partir de 5 ans) animé par Gaëlle Redon: dessin, mime, contes..
  • A partir de 16h : Table ronde animée par Diane Cazelles avec :

Bernard Soulier (Président de l’association Au pays de la Bête du Gévaudan à Auvers, auteur) / Sylvie Dallet (professeur des universités en Arts, présidente du festival Les Arts ForeZtiers) / Valerian Maly (artiste performeur et enseignant à la Haute École des Arts de Berne) avec Klara Schilliger (artiste performeuse)/et les artistes de l’exposition.

Contact organisation : Diane Cazelles / portable : 06 83 63 91 55 / courriel : diane.cazelles@gmail.com

 

La Bête du Gévaudan « croquée » par les artistes ?

Gaëlle Redon & Désiré Amani à l’oeuvre
Reliquaire (Pascal Miollis)
Chapelle castrale intérieur

Après un séjour au  Moulin Richard de bas du pays des « feuilles blanches » d’Ambert dans le Puy de Dôme, quatre artistes ForeZtiers  (Cécile Auréjac, Sylvie Dallet, Eddy Saint-Martin, Franck Watel) participent d’une résidence de création  collective au château de Saint-Ilpize du 7 au 13 août.
Cette résidence de création, proposée par Diane Cazelles sur un site historique de Haute-Loire,  rassemble dix créateurs internationaux  composites et inspirés, peintres, photographes, musiciens, vidéastes, performers  (Désiré Amani, Cécile Auréjac, Diane Cazelles, Sylvie Dallet, Pascal Miollis, Jules Niamien, Gaëlle Redon, Eddy Saint Martin, Franck Watel…) sur le thème de la Bête du Gévaudan.

Rébus de la Bête (acrylique, Sylvie Dallet)

Cette bête mythique, loup gigantesque, chien de guerre ou hyène dressée par un sadique,  aurait ravagé l’Auvergne  durant plusieurs années du XVIIe siècle, de 1764 à 1767, semant la terreur dans les campagnes, du Gévaudan à Langeac. Sortie de la forêt, la Bête comme on la nommait avec crainte, n’a depuis trois siècles,  jamais livré son mystère, inspirant aux historiens comme aux romanciers de multiples ouvrages, alimentant les plus folles rumeurs.

Quels sont les enjeux  de cette une  installation nouvelle, cette interprétation créative  destinée à rencontrer le public le 13 août 2017 en la chapelle de ST-Ilpize ?

Quelques notes jetées sans ordre apparent peuvent donner l’image la plus exacte des événements.

Partons de ces traces singulières :
Saint Ilpize est un village médiéval historiquement juché sur un piton rocheux qui surplombe l’Allier. Son nom vient de l’ermite Ilpide qui séjournait au IVe siècle dans les gorges de l’Allier, la rivière à saumons. Selon la légende chrétienne, le vieil Ilpize/Ilpide aurait préservé et porté  la tête de Julien, un soldat romain martyrisé pour sa foi à Brioude. La mythologie française relève que les récits de têtes portées révèlent en creux, le passage de l’eau et la transmission des savoirs. Sources vives et sources d’Histoire…

La Bête mise en scène (Franck Watel & Eddy Saint Martin)

Diane Cazelles, plasticienne, journaliste et scénariste d’intérieur, initiatrice et productrice de cette 4ème résidence de création à ST Ilpize,   réunit une dizaine de créateurs afin de questionner l’histoire fantasmée de la Bête. Son contact est : diane.cazelles@gmail.com.

Le collectif des artistes va présenter le 13 août en la chapelle castrale de Saint Ilpize, le fruit de de leur travail en commun, un travail qui sera,  lors du mois de septembre  (uniquement en week- end) présenté dans la Chapelle de la Visitation de Brioude.

la bête rouge @Sylvie Dallet)

Qui est la Bête aujourd’hui ? Est ce l’Autre qui nous fait peur ? Est ce la bête en nous qui nous fait craindre de l’autre les pires méfaits ? Comment se déguise t’elle aujourd’hui ? A la fin de l’époque moderne, la Bête a violenté des enfants comme naguère, à la fin de l’Antiquité, les Romains ont décapité les croyants Julien et Privat.  Une moderne mise en scène de l’Histoire pour signifier une persécution d’innocents  et préparer des changements politiques par la terreur ? L’ancienne notion de la « bête immonde » surgit déjà dans l’Ancien testament, comme une incarnation du Mal.

La Bête tuée d’une balle d’argent en 1767,  avait reculé, aux abords des pacages forestiers, devant  la résistance des enfants bergers qui,  réunis en collectif, avaient réussi à tenir  sa férocité à distance.  Comme des enfants, les artistes regardent le monde avec le front têtu de leurs rêves. Ils voient l’indicible et  le traduisent  en images et en sons.

Au XXe siècle, le romancier auvergnat Henri Pourrat ( Histoire fidèle de la Bête du Gévaudan, 1946, illustré  bois gravés de  Philippe Kaeppelin) et d’autres historiens romanciers ont tenté de percer ce mystère jusqu’à ce Pacte des loups  (2001), dont le cinéaste Christophe Ganz a développé la mythologie pour la plus grande curiosité de quelque 6 millions de spectateurs… Laissons l’imagination vagabonder avec le sage Ilpize vers la source des croyances anciennes et apprivoisons la bête pour mieux soigner nos peurs contemporaines…

Sylvie Dallet

La Bête et la balle d’argent(@Sylvie Dallet)

 

 

 

La montagne d’Ambert, souvenirs d’un vernissage foreztier au « pays des feuilles blanches »

L’écrivain ambertois, Alexandre Vialatte  (1901-1971)  décrit ainsi  L’Auvergne…«  C’est un secret plus qu’une province. Elle vous tourmente toujours d’un tendre songe. C’est quand on l’a trouvée qu’on la cherche le plus. »

 

La montagne d’Ambert recèle  puis dévoile  aux passants le Moulin Richard de bas qui reste la promenade mythique des Auvergnats, fidèles  à « l’herbe des trois vallées » depuis l’ouverture du Moulin au public par Marius Péraudeau.
Ce Moulin-Musée est, en effet,  le dernier témoin du vert pays de moulins papetiers dont l‘Encyclopédie de Diderot a lancé le succès au XVIIIe siècle.

« Le pays des feuilles blanches »    a patiemment reconstruit son identité culturelle dans les années 1940,  dans  l’amitié d’Henri Pourrat et de Marius Péraudeau.
Le buste de Diderot est encore à l’encoignure de la salle des Mésanges, qui accueille jusqu’au 6 août les oeuvres papier des Artistes foreZtiers.  Une belle salle emplie de lumière, entre des petits carreaux et une splendide cheminée. Les entre-poutres offrent aux regards un papier peint d’oiseaux bleus et roses qui symbolisent  les mésanges, en rappel des oiseaux qui, naguère,  se rafraichissaient le bec aux papiers qui séchaient.

Venus de Haute-Loire, les Artistes  ForeZtiers s’y sont installés en Copains du Puy de Dôme depuis le 3 juillet. Ils avaient dormi la veille à l‘Auberge de jeunesse de ST Martin des Olmes, dans un ancien  et ravissant couvent de femmes,  converti en hébergement collectif . Les oeuvres exposées ont été conçues pour le Moulin dans leur ensemble. Seules quelques pièces sont issues des éditions précédentes du Festival.
Quelques photographies de la journée du vernissage…

Et le lien avec l’article paru dans La Montagne dès le 6 juillet…

http://www.lamontagne.fr/ambert/2017/07/06/a-la-decouverte-de-huit-artistes-qui-ont-travaille-sur-ou-avec-le-papier-richard-de-bas_12474216.html