Naguère, Noé le patriarche rassemblait les animaux dans une arche qui devait protéger du Déluge, mammifères, oiseaux et autres vivants. Nous prenons conscience, grâce au mythe partagé, de notre parenté animale, de tous les jours et de tous les songes.
Cette photographie singulière, échouées des rives du Web, mélange les règnes de l’arbre et du monde animal, de par la main de l’artiste. De grands animaux sont sculptés à même le tronc imposant, arche d’alliance ancienne et symbolique de la croisée des espèces. Des formes familières métamorphosent un tronc puissant.
Dans les Métamorphoses d’Ovide (X, 86-105), la voix d’Orphée, charmant bêtes et gens, entraînait à sa suite une procession d’arbres. Ici, l’arbre est solitaire, porte-greffe du monde animal. Qui nous dira l’origine de ce travail symbolique, surgi de cet arbre immense ? Comment chahutent l’écorce du végétal avec nos pensées ? D’où vient ce géant transformé ? La main de l’artiste a révélé des parentés bouleversantes, que l’arbre séculaire a su accepter…
Et dans le nid des Arts ForeZtiers, fait de simples branches tressées posées sur un cèdre tranché, trois oeufs se côtoient, trois règnes à venir…