
Actéon

L’automne embrumée rassemble cerfs, daims et chevreuils, dans des courses de séduction et de chasse que les poètes ont célébrées. Le Cerf est un animal imprévisible et compliqué, symbole d’une forêt éternelle. Médiateur entre le ciel et la terre, il broute entre les racines d’Yggdrasil, l’arbre du milieu du monde de la mythologie nordique. Chevreuils et daims l’accompagnent, non loin de l’écureuil et du loup. Au XIXème siècle, Rosa Bonheur l’a peint de multiples façons, seul, avec la harde, en hiver, à l’automne. La forêt de Fontainebleau résonne encore de son empreinte, de ses brames et des chasses à courre.
Le cerf représente le mystère forestier, de la ramure aux racines.
Cette image se poursuit outre-mer au travers du film d’animation japonais, Princesse Mononoké, crée par le Studdio Ghibli et Miyazaki. Dans cette magnifique fresque sylvestre, un cerf d’or incarne le fragile et authentique esprit de la forêt, accompagné de loups et de sangliers.
À l’affût de ces récits, quelques images de présences légères ou violentes… Biche ô ma biche… est un chanson plus douce que les images de Bambi n’évoquent des tourments de la mère du faon. Le cerf mène de rudes combats pour une biche avant de l’abandonner, tandis que le bel Actéon métamorphosé par le courroux de Diane chasseresse pour l’avoir regardée se baigner, périt sous les crocs de ses chiens.
Sur le bitume de l’université de Nanterre, des cerfs bleus, peints au pochoir, mènent à la Ferme du Bonheur…
En 1946, Colette toujours fascinée par le monde animal, écrivait dans l’Étoile Vesper ces lignes :
« Pour le seul printemps, nous devenons pareils à l’oiseau sous l’auvent de tuile, au cerf lorsqu’une certaine nuit il respire, dans la forêt d’hiver, l’inopiné brouillard que tiédit l’approche du temps nouveau ».
DU 20 au 22 juillet 2018, le Festival des Arts ForeZtiers renait sur le thème du Bestiaire enchanté...
Pays du grand silence et des forêts de bord de mer, l’Estonie, petit pays de la Baltique, encourage des sculptures naturelles et humaines.
Les paysages offrent des formes calmes, que les sculptures contrastent entre dragons, trolls et apparitions chamaniques. La plupart des habitants de ce pays, par ailleurs ultraconnecté, croient encore aux fées et autres créatures fantastiques.
L’exposition collective de la chapelle castrale de ST Ilpize s’est déroulée sur une journée, le 13 août. En septembre 2017, la Chapelle de la Visitation de Brioude (Haute-Loire) accueille les oeuvres des dix artistes : Désiré Amani, Cécile Auréjac, Diane Cazelles, Sylvie Dallet, Pascal Miallier, Liam Morrissey, Jules Niamien, Gaëlle Redon, Eddy Saint-Martin, Franck Watel. Ces dix artistes présentent à la Chapelle de la Visitation les œuvres produites lors de la 4e édition de la Résidence artistique au Château de Saint-Ilpize.
Dates de la Visitation:
Visite libre de l’exposition
Vendredi : 14h-18h –-Samedi : 10h-18h –Dimanche : 14h-18h
Programme des événements autour de l’exposition
Samedi 16 septembre
Samedi 23 septembre
Bernard Soulier (Président de l’association Au pays de la Bête du Gévaudan à Auvers, auteur) / Sylvie Dallet (professeur des universités en Arts, présidente du festival Les Arts ForeZtiers) / Valerian Maly (artiste performeur et enseignant à la Haute École des Arts de Berne) avec Klara Schilliger (artiste performeuse)/et les artistes de l’exposition.
Contact organisation : Diane Cazelles / portable : 06 83 63 91 55 / courriel : diane.cazelles@gmail.com
Après un séjour au Moulin Richard de bas du pays des « feuilles blanches » d’Ambert dans le Puy de Dôme, quatre artistes ForeZtiers (Cécile Auréjac, Sylvie Dallet, Eddy Saint-Martin, Franck Watel) participent d’une résidence de création collective au château de Saint-Ilpize du 7 au 13 août.
Cette résidence de création, proposée par Diane Cazelles sur un site historique de Haute-Loire, rassemble dix créateurs internationaux composites et inspirés, peintres, photographes, musiciens, vidéastes, performers (Désiré Amani, Cécile Auréjac, Diane Cazelles, Sylvie Dallet, Pascal Miollis, Jules Niamien, Gaëlle Redon, Eddy Saint Martin, Franck Watel…) sur le thème de la Bête du Gévaudan.
Cette bête mythique, loup gigantesque, chien de guerre ou hyène dressée par un sadique, aurait ravagé l’Auvergne durant plusieurs années du XVIIe siècle, de 1764 à 1767, semant la terreur dans les campagnes, du Gévaudan à Langeac. Sortie de la forêt, la Bête comme on la nommait avec crainte, n’a depuis trois siècles, jamais livré son mystère, inspirant aux historiens comme aux romanciers de multiples ouvrages, alimentant les plus folles rumeurs.
Quels sont les enjeux de cette une installation nouvelle, cette interprétation créative destinée à rencontrer le public le 13 août 2017 en la chapelle de ST-Ilpize ?
Quelques notes jetées sans ordre apparent peuvent donner l’image la plus exacte des événements.
Partons de ces traces singulières :
Saint Ilpize est un village médiéval historiquement juché sur un piton rocheux qui surplombe l’Allier. Son nom vient de l’ermite Ilpide qui séjournait au IVe siècle dans les gorges de l’Allier, la rivière à saumons. Selon la légende chrétienne, le vieil Ilpize/Ilpide aurait préservé et porté la tête de Julien, un soldat romain martyrisé pour sa foi à Brioude. La mythologie française relève que les récits de têtes portées révèlent en creux, le passage de l’eau et la transmission des savoirs. Sources vives et sources d’Histoire…
Diane Cazelles, plasticienne, journaliste et scénariste d’intérieur, initiatrice et productrice de cette 4ème résidence de création à ST Ilpize, réunit une dizaine de créateurs afin de questionner l’histoire fantasmée de la Bête. Son contact est : diane.cazelles@gmail.com.
Le collectif des artistes va présenter le 13 août en la chapelle castrale de Saint Ilpize, le fruit de de leur travail en commun, un travail qui sera, lors du mois de septembre (uniquement en week- end) présenté dans la Chapelle de la Visitation de Brioude.
Qui est la Bête aujourd’hui ? Est ce l’Autre qui nous fait peur ? Est ce la bête en nous qui nous fait craindre de l’autre les pires méfaits ? Comment se déguise t’elle aujourd’hui ? A la fin de l’époque moderne, la Bête a violenté des enfants comme naguère, à la fin de l’Antiquité, les Romains ont décapité les croyants Julien et Privat. Une moderne mise en scène de l’Histoire pour signifier une persécution d’innocents et préparer des changements politiques par la terreur ? L’ancienne notion de la « bête immonde » surgit déjà dans l’Ancien testament, comme une incarnation du Mal.
La Bête tuée d’une balle d’argent en 1767, avait reculé, aux abords des pacages forestiers, devant la résistance des enfants bergers qui, réunis en collectif, avaient réussi à tenir sa férocité à distance. Comme des enfants, les artistes regardent le monde avec le front têtu de leurs rêves. Ils voient l’indicible et le traduisent en images et en sons.
Au XXe siècle, le romancier auvergnat Henri Pourrat ( Histoire fidèle de la Bête du Gévaudan, 1946, illustré bois gravés de Philippe Kaeppelin) et d’autres historiens romanciers ont tenté de percer ce mystère jusqu’à ce Pacte des loups (2001), dont le cinéaste Christophe Ganz a développé la mythologie pour la plus grande curiosité de quelque 6 millions de spectateurs… Laissons l’imagination vagabonder avec le sage Ilpize vers la source des croyances anciennes et apprivoisons la bête pour mieux soigner nos peurs contemporaines…
Sylvie Dallet
L’écrivain ambertois, Alexandre Vialatte (1901-1971) décrit ainsi L’Auvergne…« C’est un secret plus qu’une province. Elle vous tourmente toujours d’un tendre songe. C’est quand on l’a trouvée qu’on la cherche le plus. »
La montagne d’Ambert recèle puis dévoile aux passants
le Moulin Richard de bas qui reste la promenade mythique des Auvergnats, fidèles à « l’herbe des trois vallées » depuis l’ouverture du Moulin au public par Marius Péraudeau.
Ce Moulin-Musée est, en effet, le dernier témoin du vert pays de moulins papetiers dont l‘Encyclopédie de Diderot a lancé le succès au XVIIIe siècle.
« Le pays des feuilles blanches » a patiemment reconstruit son identité culturelle dans les années 1940, dans l’amitié d’Henri Pourrat et de Marius Péraudeau.
Le buste de Diderot est encore à l’encoignure de la salle des Mésanges, qui accueille jusqu’au 6 août les oeuvres papier des Artistes foreZtiers. Une belle salle emplie de lumière, entre des petits carreaux et une splendide cheminée. Les entre-poutres offrent aux regards un papier peint d’oiseaux bleus et roses qui symbolisent les mésanges, en rappel des oiseaux qui, naguère, se rafraichissaient le bec aux papiers qui séchaient.
Venus de Haute-Loire, les Artistes ForeZtiers s’y sont installés en Copains du Puy de Dôme depuis le 3 juillet. Ils avaient dormi la veille à l‘Auberge de jeunesse de ST Martin des Olmes, dans un ancien et ravissant couvent de femmes, converti en hébergement collectif . Les oeuvres exposées ont été conçues pour le Moulin dans leur ensemble. Seules quelques pièces sont issues des éditions précédentes du Festival.
Quelques photographies de la journée du vernissage…
Et le lien avec l’article paru dans La Montagne dès le 6 juillet…
Du 3 juillet au 6 août, huit artistes Foreztiers exposent des oeuvres nouvelles sur papier à Ambert, MOULIN RICHARD de BAS, salle des mésanges :
Rosine Astorgue (SCULPTURES Pâte à papier), Cécile Auréjac (ESTAMPES), Véro Béné (PEINTURES MIXTES : Bouquets de lézards, Colibris), Sylvie Dallet ( PEINTURES Récits), Eddy Saint-Martin (PEINTURES MIXTES), Félix Monsonis ( YOUPLALAS animés), Élisabeth Toupet (TISSAGES papier), Franck Watel (DESSINS et pâte à papier)…
Félix Monsonis explique ainsi ses figurines :
« Un Youplala est un triboulet. Triboulet vient du verbe tribouler, ou tribouiller, s’occuper à manier, remuer, agiter (éventuellement agiter dans ses méninges). C’est un jouet ancien composé d’une figurine articulée, peinte à la gouache sur papier du Moulin Richard-Debas et montée sur un perchoir en coudrier. Son montage simple lui permet de faire des acrobaties.
Le Youplala n’est pas une oeuvre d’art au sens d’Andy Warhol. C’est plutôt un objet d’art modeste au sens du MIAM2. Il ne faut pas confondre le Youplala avec le youpala qui est un siège-bébé obsolète…. »
Cette peinture mixte (acrylique, encre) a été réalisée par Sylvie Dallet sur papier à inclusion de Fougères du Moulin Richard de bas et sera exposée lors de l’événement « Les Arts ForeZtiers au Moulin Richard de bas ».
Cette peinture a été réalisée après le voyage de Véro Béné dans les forêts de Guyane.
À partir du mardi 4 juillet, salle des mésanges, exposition collective « les Arts Foreztiers au Moulin Richard de bas », à Ambert (Puy de Dôme).
Détail du « Bouquet de lézards » (papier du moulin, aquarelle et stylo bille) par Véro Béné
À Paris, au 91 rue des Haies (75020) , l’association Lafayette Accueil fait le lien sur 600 m² de jardin en terrasses entre des riverains et des personnes dans le cadre d’un parcours d’insertion. Ce jardin, situé sur le toit du gymnase de la rue des Vignoles, a été inauguré au printemps 2009 en gestion partagée avec l’association Les jardins du béton, qui ouvre le jardin au public toutes les fins de semaine. Des allées permettent de circuler entre les plantations, une terrasse est en cours d’aménagement, aux deux extrémités du jardin deux haies d’hélianthes forment un écran de verdure. On accède au jardin sur le toit par un escalier extérieur, mais un ascenseur a été aussi prévu pour les personnes à mobilité réduite. « Ce jardin sur le toit » offre une vue insolite et sans égale sur les toitures de ce quartier du 20e arrondissement.
Le but des « jardins béton » est de créer des conditions favorisant le bien-être et l’autonomie d’un public majoritairement mis à l’écart des échanges économiques et sociaux. Ils sont aussi destinés à cultiver des projets de vie visant à une meilleure insertion sociale et/ou professionnelle et d’éduquer à l’environnement en s’appuyant sur l’universalité des activités liées au domaine du vivant.
À Chavaniac-Lafayette, en ce début de juin, le Conservatoire botanique du Massif Central ouvre ses jardins aux curieux adultes et enfants. Des visites guidées de la flore sont organisées à plusieurs moments de ce mois.
Le parc du Château, qui a subi une terrible tempête se régénère peu à peu, tandis que certains de ses grands arbres, aux prises avec la tornade de mai, se sont abattus, enchevêtrés.
Aux alentours, les prés sont fauchés sur les chemins qui montent du volcan du Bracou vers les Sausses. Tout verdoie désormais en ce printemps 2017 qui a traversé une saison de froidure insolite qui a fait geler les épis de blé. Faut-il comme naguère à l’initiative du Marquis, donner les semences aux plus pauvres ?
En juillet 2016, le Festival des Arts ForeZtiers recevait la famille du pépiniériste et expérimentateur musical Jean Thoby. Ils venaient de Gaujac dans les Landes, pour nous expliquer et nous faire entendre la musique des plantes. La journée qui a mêlé les plantes chanteuses aux Arts Foreztiers nous a enchantés, tant par le concert de plein air que par la conférence de la salle des fêtes.
Jean Thoby, expérimentateur musinièriste, continue ses expériences et nous adresse l’annonce d’un exceptionnel concert de plantes au Parc floral de Vincennes le 27 mai 2017, avec ce texte :
« La musique des plantes est une façon d’associer l’art à la science. En effet, elle permet de donner un nouveau visage à l’électrophysiologie des plantes – un domaine étudié depuis la fin du 18è siècle (par Bertholon, 1783, qui introduisit l’idée « d’électroculture »), mais resté longtemps en veilleuse. C’est comme si la plante recevait un nouveau mode d’expression vers l’extérieur, et qui lui serait propre. De façon plus générale, les chercheurs parlent, au sujet de ces signaux électriques, comme d’un « mécanisme de communication en temps réel entre le physiologiste et la plante, servant à la détection précoce d’un stress subi par celle-ci » (Luis A. Gurovich, Universidad Católica de Chile, 2012).
Et ce qu’elle exprime – une fois mis en musique – suscite une troublante émotion chez celui qui l’écoute. Est-ce parce que la plante pulse non-seulement en fonction de ce qui arrive dans son milieu de vie immédiat, mais aussi en fonction des grands cycles astronomiques qui conditionnent tout être vivant, l’humain y compris ? Les travaux de Peter Barlow (2012) – publiés sous le titre Moon and Cosmos : Plant Growth and Plant Bioelectricity dans l’ouvrage « Plant Electrophysiology » (P.Volkov 2012) – permettent de le croire. »
E. Zürcher, Prof.em., Dr. sciences naturelles, Ingénieur forestier EPFZ
Vous pouvez consulter le programme du 27 mai sur ce lien :
https://www.pepiniere-botanique.com/blog/musique-des-plantes-festival-international/
Un lien vers une musique de GORDONIA : ( extrait très différent du Camellia de notre site)
https://www.dropbox.com/s/wtkqwq0g7yrzsng/GORDONIA%20lasianthus.mp3?dl=0